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Vêtu d’un marcel gris trempé de sueur et d’un short, Mattia enchaîne les “dips” [des exercices pour les triceps] sur l’agrès. L’activité physique est essentielle dans la vie de ce beau gosse italien de 26 ans, venu s'installer il y a un an rue de la Broque. L’étudiant transalpin utilise régulièrement ces barres et le banc métallique du square de la Laiterie. “Je ne me plains pas, en Italie on n’a pas tout ça. C’est agréable de pouvoir faire de l’exercice sans payer la salle.” Il reste toutefois des améliorations à apporter : “J’ai un ami avec qui je vais à Neudorf et là-bas il y a beaucoup plus de matériel pour s'entraîner.” 

 

Les spectateurs du Taps-Neudorf (Scala) ne viendront jamais au Taps - Laiterie, même si le spectacle est à 19 h”, insiste de son côté Sylvie Darroman. Pour tenter de remédier à la situation, la médiatrice propose le dispositif “Viens voir avec moi”. Il consiste à mettre en lien des spectateurs entre eux pour qu’ils soient accompagnés jusqu’au quartier Gare. Mais faute de visibilité, l’initiative ne rencontre pas le succès attendu. Même conclusion pour le quartier qui, malgré son potentiel et son public, demeure inanimé. 

Il est aussi possible de réaliser des transferts internationaux via une banque, mais les virements sont plus longs (trois jours ouvrés) et plus coûteux. Christian envoie un peu plus de 1 000 euro; aux Philippines tous les mois, pour son entreprise. “Un virement bancaire me coûterait 33 €, alors qu’en agence, ils ne me prennent que 5 € de frais de transaction”, explique-t-il.

Mais selon Justin Dodson, “seules deux ou trois personnes ont rejoint l’Église depuis le début du projet. En fait, la foi, c’est ce qui nous pousse à aider notre prochain, mais ce n’est pas le cœur de ce dont on parle ici. Après oui, on en parle, comme quelqu’un animé par l’écologie le ferait, parce que ça fait partie de notre identité.

En insistant auprès d’une autre bénévole, on apprend qu’une partie des fonds au moins provient d’organisations missionnaires telles que World Witness, qui emploie deux des intervenants du Quai 67. L’organisation se présente comme “l'agence des missions étrangères de l'Église ARP [l'Église presbytérienne réformée associée, également évangélique, ndlr]”. En somme, une structure qui vise à “établir des Églises” dans le monde, comme l’indique son site internet, autrement dit à répandre la foi chrétienne. 

À la place de l’immense cour inoccupée du Taps et de l’Espace K, Ludivine Meyer rêve d’un terrassement, de verdure ou d’un bistrot. Quant à la rue, “une zone piétonne serait la bienvenue pour tous les lieux culturels”, confie-t-elle. Certains Strasbourgeois rechignent même à venir en journée. “Pour les ateliers théâtre, les parents ont peur de déposer leurs enfants dans le quartier”, rajoute-t-elle.

Comme tous les matins depuis deux mois, Paul, 77 ans, va acheter sa baguette, un casque antibruit sur les oreilles. En sortant de la boulangerie, il cherche le passage piéton et se faufile entre les barrières, dans le brouhaha des klaxons et le grondement des engins de chantier.

Cependant, ce sont surtout les difficultés de circulation qui font râler les habitants du boulevard de Lyon. “Le bruit, ça a toujours été une catastrophe ici, constate Patrick, dont l’appartement donne sur la chaussée. Par contre, à cause des déviations je mets vingt minutes de plus tous les jours pour rejoindre l’autoroute en voiture !”

Pour mener à bien le projet d’extension de la ligne de Bus à haut niveau de service (BHNS), le boulevard de Lyon a été mis à sens unique. La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) possède la maîtrise d’ouvrage du chantier. 

Pour Marie-Dominique Dreyssé, conseillère municipale déléguée du quartier Gare, “c’est tout l’enjeu du secteur : développer son aménagement en termes de restaurants et de bars.” Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Des appels à projets ont été passés sous l’égide de la Ville en 2016 pour créer un café-restaurant au rez-de-chaussée du Hall des chars. Si des travaux ont été entrepris, il n’a jamais ouvert. “C’est en germe, assure l’élue, mais ce n’est pas en ouvrant un commerce que les choses changent.

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Zoé Bouchicot, scénographe et résidente permanente dans son atelier de la Semencerie © Julie Lescarmontier

Dans l’atelier, les fouets sont à l’arrêt. Une dernière étape, la plus minutieuse, reste à accomplir. Un apprenti se concentre pour réunir en une seule sphère deux ovales en chocolat. Plus loin, un autre jeune presse une poche à douille pour détailler ses entremets. De délicates odeurs de cacao s’échappent de ces desserts. Dans l’atelier des Compagnons du Devoir, rue de Wasselonne, une dizaine d’étudiants s’affairent en cuisine. Ici, ils apprennent la pâtisserie. Un des douze métiers enseignés par la maison de Strasbourg. D’ici 2023, un bâtiment flambant neuf viendra augmenter de 40 places la capacité d’accueil de l’institution présente dans le quartier Gare depuis 71 ans.

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