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Jeudi 11 mai, les eurodéputés ont adopté la résolution sur l'indication obligatoire du pays d'origine et du lieu de provenance de certaines denrées alimentaires par 422 voix pour (dont celle de Michèle Rivasi), 159 contre (dont celle de Renate Sommer) et 68 abstentions. Ils revient désormais à la Commission européenne de proposer une nouvelle législation permettant de mieux tracer les produits transformés.

Mélissa Genevois et Raphaëlle Pérez

Le point de vue de Michèle Rivasi (Les Verts, France)

Que pensez-vous de la proposition de résolution ?

Un étiquetage de l'origine de la viande dans les produits transformés, c'est ça le principal objectif de la résolution. Les citoyens européens ont le droit de savoir ce qu'ils mangent, et ils le veulent. L'origine c'est très important, ça dirige le choix du consommateur.

Dans ses rapports, la Commission propose l'étiquetage des denrées qui comportent 50 % de lait ou de viande. Mais quand vous achetez vos lasagnes, la viande ne représente que 10 % du plat préparé ! Alors nous demandons un étiquetage des aliments qui contiennent au moins 10 % de lait ou de viande pour mieux informer le consommateur. Après libre à lui de choisir s'il veut acheter du lait provenant d'animaux qui ont été nourris au soja OGM d'Amérique latine ou bien du lait de France dont il sait que les animaux ont été élevés selon les normes d'hygiène européennes.

Quels seront les effets de l'étiquetage obligatoire ? 

Pour les producteurs et les agriculteurs, c'est une valeur ajoutée. D'ailleurs la plupart le font déjà. C'est gage de proximité, de qualité. L'étiquetage va cibler les consommateurs qui sont sensibles au terroir. La grande distribution, elle, fait la chasse aux petits prix. Pour les industries agro-alimentaires ce n'est que le prix qui compte, ce n'est pas la façon dont ils produisent. Avec l'étiquetage, ils devront rendre des comptes, exposer le fait qu'ils vendent de la viande de cheval de Roumanie.

Nous, les Verts, nous voulions aller plus loin. Nous demandions même un étiquetage sur le bien-être animal, sur la façon dont les animaux ont été élevés, tués, etc. Quand on a présenté ça, bien évidemment ce n'est pas passé. Pourtant le consommateur devrait pouvoir choisir entre une viande locale et une viande élevée au tout-aliment, aux antibiotiques de prévention…

Est-ce que cela va changer les prix des produits? 

Pour le consommateur, ça ne va pas coûter plus cher. Forcément, l'étiquetage des denrées alimentaires va favoriser le circuit court et il y aura moins d'intermédiaires.

L'étiquetage fonctionne déjà avec les produits non transformés, je ne vois pas pourquoi ça coûterait beaucoup plus cher avec les produits transformés. De plus, certains pays de l'Union européenne étiquettent leurs produits transformés depuis des années et ce système fonctionne très bien.

Les eurodéputés ont adopté jeudi 11 mai une résolution sur l'étiquetage obligatoire du pays d'origine de certaines denrées alimentaires, notamment les produits transformés à base de viande et de lait.

Le scandale de la vache folle et celui, plus récent, de la viande de cheval dans les lasagnes n'ont pas laissé indifférent les citoyens européens. Selon un sondage Eurobaromètre de 2013, 84 % d'entre eux n'ont plus confiance en ce qu'ils trouvent dans leurs assiettes et aimeraient davantage connaître le pays d'origine de leurs aliments. Dans ce contexte, des eurodéputés de la commission parlementaire "Environnement, santé publique et sécurité alimentaire" ont rédigé une proposition de résolution pour inciter la Commission européenne à mieux légiférer en la matière. Cette proposition a été débattue et soumise au vote au cours de la session plénière de mai à Strasbourg. Elle n'a pas fait l'unanimité parmi les parlementaires. L'eurodéputée française Michèle Rivasi (Les Verts) et son homologue allemande Renate Sommer (PPE, centre-droit) ont ainsi défendu des approches différentes du problème du suivi des denrées alimentaires et notamment des produits transformés à base de viande et de lait.

 

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1982. Alors que la maison individuelle devient le symbole de la réussite sociale, une frange contestataire résiste. À Quetigny, banlieue rose-rouge de l'agglomération dijonnaise, un groupe d'amis militants décide de créer leur propre phalanstère : la Veuglotte. Douze logements, dont huit appartements et quatre pavillons ainsi que de nombreux locaux communs forment le premier habitat autogéré de la commune.

Fabrice Dedieu

Une fracture politique et nationale

Il existe également des fractures nationales internes au sein des groupes politiques. Plusieurs pays d'Europe centrale, dont la Hongrie, la République Tchèque et la Pologne ont même menacé de saisir la Cour de justice de l’UE si le mécanisme de relocalisation entrait en vigueur. Robert Fico, le président du gouvernement slovaque, a également déclaré qu’il s’opposait à ce système de redistribution et qu’il ne laisserait « jamais entrer un seul immigré musulman » dans son pays.

En réponse, le Commissaire Dimitris Avramopoulos estime que « le statu quo n’est pas une option ». Même s’il juge que le régime commun européen d’asile est « la condition sine qua non d’un espace européen sans frontière », un compromis entre tous les Etats-membre semble encore loin d’être acquis.

 

Tamouna Dadiani & Antoine Defives 

3. Les conservateurs et nationalistes opposés

L’ECR et l’ENF étaient fermement opposés à la présentation de la Commission, mais pour des raisons divergentes. L’ECR, troisième groupe politique du Parlement, affirme que l’Europe n’est pas prête actuellement à réformer le droit d'asile. La Finnoise Jussi Halla-Aho (ECR) préconise de prendre exemple sur l’Australie qui n’accepte plus de demandeurs d’asile depuis plus de 18 mois. Pour le groupe ENF, la gestion des demandeurs d’asile doit se faire à l’échelle nationale et non-européenne.

2. La gauche et le centre mitigés

« Nous ne devons pas nous contenter de demi-mesures », a affirmé la Bulgare Filiz Hyusmenova (ADLE). La plupart des eurodéputés attendait une réforme plus ambitieuse de la part de Dimitris Avramopoulos. Les partis du centre et de la gauche, S&D en tête, ont mis en avant l’inefficacité du système de Dublin. Cornelia Ernst (GUE) a dénoncé que « l’accueil des migrants se fasse par des formules mathématiques : ce ne sont pas des sacs de pommes de terre mais des êtres humains ». 

1. Le centre-droit favorable

La majorité des députés du Parti populaire européen ont approuvé le renforcement du système Eurodac ainsi que la création d'une agence de l’Union européenne pour l’asile. La député grecque Elissavet Vozemberg-Vrionidi a affirmé que « sur les 6000 dernières demandes, seules 89 ont été traitées. La réforme est donc incontournable ! ». « C’est un pas en avant pour le principe de solidarité », a quant à lui estimé l’Italien Salvatore Domenico Pogliese.

[ Plein écran ]

Dimitris Avramopoulos s'exprime devant les eurodéputés, au Parlement européen de Strasbourg

La Commission européenne a présenté, mercredi 11 mai devant le Parlement européen ses conclusions sur la réforme du droit d’asile commun. Alors que l’Europe est en pleine crise migratoire, cette réforme a suscité de nombreuses contestations.

« Nous connaissons les points faibles de notre système ». Dimitris Avramopoulos, a reconnu les failles du régime européen de droit d’asile, mercredi 11 mai, devant le Parlement européen à Strasbourg. Le commissaire européen pour la migration était venu défendre le projet de la Commission sur la réforme du droit d’asile.

« Rendre plus solidaire » le règlement de Dublin est la proposition phare présentée aux députés. Signée en 1990 et réformé en 2003 et 2013, ce règlement détermine les compétences de chaque Etat membre en matière d’asile. Mais depuis plusieurs mois, l’Europe fait face à la plus grande vague de réfugiés depuis 30 ans. En Grêce, la barre symbolique des 500 000 migrants a ainsi été dépassée en octobre 2015. Dans ce contexte, certains pays remettent aujourd'hui en cause le principe du « premier pays d’arrivée » prévu par le règlement de Dublin. Selon cette règle, le premier pays où a été formulée la demande d'asile doit obligatoirement être celui dans lequel le demandeur résidera. Un système qui n’avait pas été pensé pour faire face à des flux migratoires d'une grande ampleur.

Des inégalités de répartition

La Commission européenne souhaite réformer le réglement. Le principe du « premier pays d’arrivée » est conservé. Mais Bruxelles prévoit un « mécanisme automatique de relocalisation ». Au regard de critères tels que la taille, le PIB ou le taux de chômage, les Etats membres devraient se répartir les demandeurs des pays qui accueillent un nombre disproportionné de demandeurs d’asile. Si un pays refuse de se plier à cette règle, il devra, en échange, verser à l’UE une « solidarité financière » de 250 000 euros par demandeur d’asile.

Sur le terrain, l'urgence est réelle. Les points faibles du règlement de Dublin sont vivement critiqués par les associations venant en aide aux demandeurs d’asile. A Strasbourg, le Casas (Collectif pour l'accueil des solliciteurs d'asile de Strasbourg), s’occupe de l’accueil et de l’accompagnement juridique des réfugiés arrivant dans la ville. Pascale Guarino, directrice de l’association, estime que le règlement européen n’est pas « équitable » et « qu’il faudrait une manière d’harmoniser tout cela ».

Même si l’association apporte une aide juridique aux réfugiés, la directrice de Casas regrette que les demandeurs d'asile n’obtiennent pas souvent gain de cause. Elle constate que des familles se retrouvent séparées. Certains sont renvoyés dans le pays où ils ont effectué leur première demande lorsqu’ils sont contrôlés.

A Bruxelles, la Commission souhaite améliorer le système Eurodac, une base de données de reconnaissance des empreintes digitales. Son renforcement permettra une meilleure lutte contre l’immigration illégale au sein de l’UE. La Commission envisage aussi de créer une « véritable agence » de l’UE pour l’asile, qui serait chargée de gérer le nouveau mécanisme de relocalisation.

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Une réforme pas assez ambitieuse selon le Parlement

Au Parlement européen, mercredi, durant un débat qui a duré plus de deux heures, les différents groupes politiques ont émis des avis divergents face aux propositions de la Commission. Si le PPE était en accord avec Dimitris Avramopoulos, la majorité de l’hémicycle espérait une réforme beaucoup plus ambitieuse.

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