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"Ici, c'est un espace d'activité collaboratif". Julie Daul, psychologue du travail, fait découvrir les nouveaux locaux de la Ligue contre le cancer de Strasbourg à des visiteurs. L'association, devenue propriétaire, organise sa journée portes ouvertes ce 27 septembre. Tote bags, ecocups, posters… sur la table au milieu de la pièce vitrée trônent des goodies de toutes sortes avec un point commun : ils sont roses. Ces objets seront vendus lors des animations prévues pendant Octobre Rose.
Quelques jours avant ce mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, France Inter a dévoilé une étude de l'association qui montre un chiffre inquiétant. 53 % des femmes méconnaissent le cancer du sein et ses facteurs aggravants comme le tabac, l'alcool ou le soleil. La maladie se situe au premier rang des cancers les plus fréquents, tous sexes confondus.
Baisse des dépistages depuis dix ans
Le professeur Simon Schraub, vice-président chargé de la prévention et des questions médicales, ne semble pas étonné. "Même si aujourd'hui ce sont les structures officielles qui se chargent de sensibiliser au dépistage, il y a un manque d'information", déclare-t-il. La Ligue observe une baisse des dépistages depuis dix ans. En 2011-2012, la participation au dépistage du cancer du sein avait atteint un pic de 52,3 % alors qu'en 2022-2023, elle est redescendue à 46,5 %.
Ismérie Vergne
Édité par Louise Pointin
Une femme sur deux méconnaît le cancer du sein. À la veille d'Octobre Rose, la Ligue contre le cancer de Strasbourg organise une journée portes ouvertes.
Précurseure sur la question, l’association Cinéffable organise, depuis 35 ans, le Festival international du film lesbien et féministe à Paris. Le temps d’un long week-end, des films de réalisatrices sont à l’affiche, “pour les lesbiennes, par les lesbiennes.” Dans le sud aussi, le Printemps lesbien de Toulouse propose de plonger dans cette matière cinématographique trop peu exploitée.
A Strasbourg, le projet a grandi, passant de quatre timides projections dans la première édition à six de plus l’an dernier, dont une avant-première des trois premiers épisodes de la série Split, de la journaliste, réalisatrice et autrice française Iris Brey. Des rencontres se sont greffées aux projections, faisant même venir la journaliste et militante française Alice Coffin (Le Génie lesbien) devant le public alsacien. Finalement, l’ambition de ce type d’événement est aussi de “permettre aux participant·e·s de se rencontrer entre les projections, d’échanger sur les films et sur leur propre vécu”. Partager un regard sur le monde qui diffère de la “norme” mais sur lequel se retrouver. Parce que les femmes et les minorités de genres aussi portent un regard sur le monde. Qui aurait pu le prévoir ?
Être l’artiste ou même l’œuvre ? C’est possible dans une nouvelle exposition à Strasbourg. Webex vous fait visiter.
Le festival de Cannes, la cérémonie des Oscars, ou encore le festival de Deauville, tout le monde les connaît. Ces grandes cérémonies où plus de 4 000 journalistes se pressent chaque année, à la recherche des plus belles images. Ces cérémonies aussi où l’on quitte la salle en trombe en s’exclamant que “c’est la honte”. Où seulement 28 % des longs-métrages sélectionnés sont réalisés par des femmes. Où il a fallu attendre la 75e édition du festival pour voir une femme, Iris Knobloch, en assurer la présidence. Où les jurys doivent être lissés, pour éviter le “malaise”. Où un père peut embrasser sa fille sur la bouche et sur scène.
Dans ce type d’événement et jusque sur nos écrans, les films proposés quotidiennement sont majoritairement réalisés par des hommes cisgenres (c’est-à-dire que leur identité de genre - masculine - correspond au sexe qui leur a été assigné à la naissance), pour des hommes et avec des hommes. La plupart hétérosexuels, puisque 90 % de la population française se dit l’être et qu’il existe des articles référençant les quelques réalisateurs (et artistes) ouvertement queer, ce qui participe à les minoriser encore plus. Les images que l’on consomme sont donc majoritairement construites par un regard unique. Celui-là même que la cinéaste et militante britannique Laura Mulvey théorisait comme le “male gaze”, en 1975.
La communauté LGBTQIA+ s’organise
Si on tient compte du fait que près de 7 millions de Françaises et Français se revendiquent de la communauté LGBTQIA+, on peut rapidement arriver à la conclusion que le regard d’un dixième de la population n’est pas visible dans le cinéma. Ou du moins, pas assez. Organiser un festival valorisant ces productions cinématographiques n’est donc pas une idée saugrenue. N’en déplaise à celles et ceux qui pensent que prêter de l’attention aux minorités est une perte de temps. De toute façon, l’idée n’est pas de déléguer, mais de tout faire soi-même.
C’est dans ce contexte que des festivals spécifiquement queers ont vu le jour : le Cinépride (Nantes), le Festival international du film Gay et Lesbien (Grenoble), le Chéries-chéris (Paris) ou encore Des images et des mots (Toulouse). Des événements qui apportent un regard différent, qui offrent de nouvelles représentations.
Des festivals “pour les lesbiennes, par les lesbiennes”
Malgré leurs programmations inédites, les festivals uniquement dédiés au L du sigle restent rares. C’est pourquoi, en 2017, l’association strasbourgeoise La Nouvelle lune a donné naissance au Fémigouin’Fest. Pour “mettre en lumière des films lesbiens et féministes”, mais aussi pour “rendre attentif le public aux discriminations dont ces deux catégories de personnes, femmes et lesbiennes, font l’objet”.