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Comme Didier Metz, Hasan Toz tire des tickets d'Amigo pour le plaisir. © Nicolas Robertson

Comment s’est construit l’habitat à Koenigshoffen ?

L’urbanisme dans ce quartier date du temps des Romains. Cet héritage est perceptible dans la trame parcellaire, celle des voiries. Le faubourg s’est vraiment métamorphosé avec le développement industriel au 19e siècle. Beaucoup d’entreprises se sont installées, telles la brasserie Gruber en 1855, avec des conséquences sur le bâti : des usines, des cheminées, des armatures métalliques, beaucoup de galeries souterraines pour le stockage de la glace... et des logements ouvriers. Au 20e siècle, pendant l’Entre-deux-guerres, l’activité de construction a témoigné des complexités alsaciennes et strasbourgeoises liées à l’alternance franco-allemande.

Sur la route des Romains cohabitent des barres, des immeubles collectifs avec des bâtisses plus anciennes. Est-ce leur apparition, plus tardive, qui explique la diversité architecturale du quartier ?

On a tendance à penser que la densité et la diversité urbaine sont liées aux grands ensembles des années 1960. Après la Seconde Guerre mondiale, le principal enjeu a été celui de la construction massive. Sont alors apparus des logements collectifs, voire de grands ensembles à Koenigshoffen. Mais plus que l’apparition de ces habitats, c’est l’accumulation des constructions, l’héritage historique et les modifications au fil des époques, qui expliquent la diversité. Quand on reconstruit, chaque petite parcelle est faite différemment, un peu plus grande, et ainsi de suite.

Les constructions récentes ne doivent-elles pas respecter certains critères pour s’inscrire, de manière cohérente, dans le paysage urbain ?

Les règles sont fixées par le plan local d’urbanisme, plus particulièrement par l’article 11 de son règlement qui traite de l’intégration paysagère, de l’insertion d’un projet dans son environnement. Pour autant, les juges répètent bien souvent qu’on ne peut pas refuser le permis de construire d’un collectif juste parce qu’il ne ferait « pas beau » à côté d’un immeuble ancien. Cela reste du domaine de l’esthétique, du subjectif. Si la Ville souhaite une faible densité urbaine, il faut que le règlement l'impose.

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François Desrues officie à la direction de proximité de Koenigshoffen. ©Thémïs Laporte

"Je travaille au centre socio-culturel, j’aide vraiment les gens, je suis utile et eux me le rendent en étant reconnaissants. Que ça soit avec un jeune difficile, un sportif, un mec qui a une vie pieuse, un père de 70 ans, un primo-arrivant, peu importe, je me sens bien avec tout le monde. Ce bien-être, je ne le trouverais pas dans un autre quartier parce qu’il faudrait que je recommence tout."

 

 

 

"Pour moi, rester là où on a grandi, c’est le mieux. Tout le monde se connaît ici, c’est pas une grande cité. Je pourrais partir, mais pour vivre dans une maison. Franchement, si c’est pour être dans un autre HLM, je préfère rester ici."

"J’ai des très bons souvenirs ici. Toute ma famille habite dans la cité, on se voit souvent. Mais je serais prêt à recommencer une nouvelle vie autre part. Moi, je veux avancer, pas rester cloîtré. Rester là, c’est stagner. C’est comme si j’avais pas évolué. Vivre et mourir au même endroit, c’est con."

 

Laurie Correia et Emma Conquet

Nourdine

31 ans

Célibataire, vit chez ses parents

Proches installés au Hohberg : sœur, frère

 

Rachid

30 ans

Marié

Proches installés au Hohberg : parents, une sœur, trois frères

 

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© Benjamin Martinez

Parfois ce sont les équipements des immeubles qui sont défectueux. Des boîtes aux lettres sont soudées. Impossible pour le facteur d'y déposer les colis. Certaines entrées n’ont pas suffisamment de conteneurs à ordures. Les sacs poubelle s'entassent souvent dans les parties communes pendant des semaines. "Au 24, nous n’en avons que deux pour dix foyers. NLE nous demande de garder nos déchets chez nous lorsqu'il n'y a plus de place. Ce n'est pas sérieux", s’insurge Cathy Kraemer. Le bailleur a promis que des conteneurs seront livrés d'ici à la fin de l'année.

 

"Nous ne sommes pas les seuls responsables. De nombreuses personnes ne ferment pas les sacs poubelle et les jettent négligemment. Il faut faire de la pédagogie", répond Aurélie Scotti. Des habitants en ont conscience. "Nous jetons nos déchets par les fenêtres, nous donnons à manger aux pigeons, nous déversons les ordures n'importe où. C'est inacceptable", clame Mohamed Eramami.

 

"Depuis que Monsieur Syamak Agha Babaei est là, on nous a donné de l’importance"

 

Certains résidents ont attendu plusieurs années avant que leurs problèmes ne soient pris en compte. Aurélie Scotti avoue que "la réactivité et la rapidité d'exécution de NLE laisse à désirer. Nous avons d'importants progrès à réaliser. Il y a une forte volonté de la part de la direction générale, donc nous allons y arriver". Début novembre, un employé de NLE a fait du porte-à-porte afin de lister ce qu'il restait à faire.

 

Plusieurs habitants pensent qu’un changement notable est intervenu il y a deux ans, au moment de la prise de fonction du nouveau président, Syamak Agha Babaei. "Depuis qu’il est là, on nous a donné de l’importance. Ça bouge, un petit peu, mais ça change", témoigne Fatma Inal. L’une des innovations : des permanences hebdomadaires pendant les travaux, puis mensuelles pour en assurer le suivi tous les premiers lundi du mois. Elles sont pilotées par Aurélie Scotti. "Nous voulions avoir plus de lien avec les habitants", expose cette dernière.

 

Ce lien est largement alimenté par Par enchantement, médiateur de proximité qui a vocation à assumer ce rôle sur la durée. D'autant plus qu'Aurélie Scotti et Syamak Agha Babaei vont quitter leurs postes très prochainement.

 

 

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