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La traçabilité des bêtes, les abattoirs et le bon respect des règles sanitaires sont régulièrement contrôlés par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), par des «inspections surprises».
Mais le système reste défaillant
Même si la loi européenne est claire, son application varie puisque les inspecteurs sanitaires ne sont pas contrôlés par l’Union Européenne, mais par chaque Etat, suivant des critères différents.
C’est notamment pour cela que les autorités polonaises ont déclaré que la viande en question ne présentait «aucun risque pour la santé», alors que la DGAL (Direction générale de l’alimentation française), l’a classée comme «impropre à la consommation», faute de contrôle vétérinaire dans l’abattoir. La Pologne ne serait donc pas aussi précautionneuse que la France en matière de sécurité sanitaire.
Mais la France n’est pas parfaite pour autant. Comme le signale Olivier Andrault, chargé de mission Alimentaire pour l’UFC Que choisir, la traçabilité de la viande dépend aussi des industriels.
Les producteurs ont obligation d’indiquer sur les emballages ou étiquettes la provenance des produits, mais certains industriels se contentent souvent de la mention “UE”, notamment dans les plats préparés. Le consommateur va donc acheter de la viande, sereinement, alors qu’en réalité, son pays de provenance n’est pas toujours soumis aux mêmes exigences qu’en France.
Quelles solutions ?
La Pologne produit chaque année 560 000 tonnes de viande bovine, dont 85% sont exportées. La France en est le 5e importateur européen, en raison de son prix bon marché, très prisé des marques discount. Comment contrôler une telle quantité de viande sans scandale sanitaire ?
Pour certains politiques comme la ministre des Affaires étrangères, Nathalie Loiseau, et le vice-président de la Commission Agriculture et du développement rural, Éric Andrieu, l’UE doit se doter d’une «force européenne d'inspection sanitaire», ce que les Etats membres avaient jusque là refusé.
#ViandePolonaise #Lactalis, œufs aux #fipronil affaire #Spanghero: Face à ces scandales sanitaires, nous devons apporter des réponses continentales :
Un procureur UE à la sécurité alimentaire
Un FBI européen pour les contrôles sanitaires
De vraies sanctions dissuasives! pic.twitter.com/lAyEcL4nNQ— Eric Andrieu (@EricAndrieuEU) 1 février 2019
Créer une autorité d’inspection européenne efficace permettrait notamment d’améliorer les contrôles sanitaires, de garantir une meilleure traçabilité des produits, et de sanctionner efficacement les fraudes de ce genre. Cependant, l’affaire de la viande avariée n’est pas la première du genre: il y a six ans, de la viande de cheval était retrouvée dans des plats cuisinés, à la place de la viande de boeuf. Déjà à l’époque, le manque de cohésion et de traçabilité était largement critiqué. Reste à savoir si cette deuxième affaire permettra de renforcer les moyens sanitaires européens.
Marie Dédéban
Crédit photo : Ph. Grillot sur Flickr.
L’Union européenne est secouée par un nouveau scandale sanitaire. Trois tonnes de viande avariée, venues de Pologne, circulent dans treize pays membres, dont la France. Politiques et experts pointent du doigt un manque de transparence et de cohésion des réglementations sanitaires.
Les faits
Mercredi 30 janvier, le parquet d’Ostroleka, au nord-est de la Pologne, ouvre une enquête concernant l’abattoir de Kalinowo. Le journaliste polonais Patryk Chtépaniak, infiltré dans l’entreprise a diffusé en masse des vidéos montrant des vaches souffrant d’abcès ou d'escarres, se faire abattre. Cette viande, issue de bêtes malades, est impropre à la consommation.
Trois tonnes de viande avariée ont été ainsi vendue dans 13 pays de l’Union européenne, dont la France.
Alertée par les médias, puis par le réseau européen d’alerte RASFF (Rapid Alert System for Food and Feed), la France a pu localiser les 795 kg de viande avariée importés. Mais si 500 kg ont déjà été éliminés, 150 kg ont déjà été commercialisée, en majorité dans des boucheries, et une partie a été vendue à des consommateurs. Neuf entreprises françaises sont concernées.
Une réglementation claire…
Selon Patryk Chtépaniak, les bêtes ont été abattues de nuit, pour éviter les inspections sanitaires et contrôles vétérinaires. Comme tous les pays membres de l’Union européenne, la France et la Pologne sont soumises aux mêmes règles sanitaires spécifiques concernant la production de viande destinée à la consommation.
Cette réglementation est précisée dans le règlement n°854/2004, dont l’article 5 prévoit un contrôle méticuleux des abattoirs et ateliers de découpe. Le vétérinaire doit vérifier les informations sur la chaîne alimentaire, et procéder à un contrôle sanitaire ante et post mortem sur les animaux. La viande doit ensuite être testée en laboratoire.
La viande doit également être traçable. Ainsi, maximum 20 jours après la naissance, l’éleveur doit poinçonner deux boucles plastiques agréés, permettant son identification. Il reçoit alors le passeport de l’animal, comprenant un code barre (une carte d’identité) et son carnet de santé. Il doit suivre l’animal jusqu’aux étals du boucher.
Junsong, Luyue, Chang et Alice ont quitté la ville de Chengdu (Chine) il y a cinq ans pour étudier le commerce électronique dans la capitale alsacienne. Si, en Chine, leurs études leur coûteraient sensiblement le même prix, ces quatre amis ont choisi de s’expatrier pour apprendre le français et bénéficier d’un enseignement de qualité sans avoir à dépenser une fortune. «Sans mentir, on a d’abord choisi la France parce que ce n’était pas cher», avoue Jungsong, sous les rires de ses amies.
Même s’ils y échappent, ces étudiants en dernière année de master redoutent la réforme annoncée par le gouvernement le 19 novembre 2018. Pour près de 100 000 étudiants extra-communautaires qui s’inscriront pour la première fois à la rentrée prochaine à l’université en France, les tarifs seront multipliés par 16. Une année de licence coûtera 2 770 euros au lieu de 170. Et il faudra débourser 3 770 euros pour une année de master au lieu de 243.
Cette annonce a immédiatement suscité la polémique à Strasbourg, où quelque 6 000 étrangers non-européens étudient sur le campus. De nombreux étudiants trouvent, en effet, cette mesure discriminatoire. Ils estiment qu’elle empêcherait les élèves aux revenus modestes de rejoindre des formations de qualité. Kias, 26 ans, et Aissa, 24 ans, ont intégré en septembre un master de géologie et dynamique de la terre. Il y a peu, ces étudiants algériens ont signé une pétition contre la hausse des frais d’inscription. «J’ai des amis en Algérie qui souhaitaient venir étudier en France mais qui ne pourront pas par manque de moyens», regrette Aissa.
Maintenir l’attractivité
Comme une quinzaine d’autres établissements, l’Unistra a donc refusé d’imposer cette hausse. Pour le vice-président formation de l'Unistra, Benoît Tock, l'opposition à cette réforme repose essentiellement sur «un refus d'introduire des inégalités entre les étudiants français, européens et extra-européens».
À la différence du gouvernement qui espère que cette hausse des tarifs permettra de concurrencer d’autres pays, les présidents des universités craignent une perte d’attractivité. «Le gouvernement espère attirer plus d'étrangers, et de bons candidats, mais à court terme, le nombre de candidats va chuter. Déjà à Strasbourg, on observe une forte baisse des demandes d'inscription d'étudiants non-européens qui renoncent à venir», déplore Benoît Tock.
«En plus de rendre les études en France moins attractives, l’étude de la langue française sera moins attrayante. C’est une perte pour la francophonie sur la scène internationale», estime Joaquin, étudiant chilien en licence de sociologie.
Depuis un décret de 2013, les établissements publics peuvent exonérer les frais d’inscriptions d’étudiants, dans la limite de 10% des inscrits. «Ce seuil est malheureusement déjà bientôt atteint, constate Benoît Tock. Mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir les tarifs actuels pour les étudiants extra-européens».
Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, a toutefois interpellé les présidents d'universités sur leur «devoir d’obéissance et de loyauté». Par ailleurs, elle a nommé un collège de cinq personnalités dans le but d'organiser une concertation pour engager la discussion avec les établissements.
Louise Claereboudt
L’université de Strasbourg a annoncé, le 29 janvier, son refus d’augmenter les frais d’inscription pour les étudiants non-européens, comme le préconise la réforme du Premier ministre Édouard Philippe.
Chasseurs d’épaves professionnels
Mais qui est David Mearns ? Avec la découverte du Piper Malibu, cet anglo-américain de 61 ans, océanographe et chasseur d’épaves, n’en est pas à sa première découverte. David Mearns revendique même 90% de succès lors de ses recherches, selon le Huffingtonpost.
Après des études de biologie et de géologie marines, David Mearns s’est lancé à la recherche d'épaves englouties. Parmi ses trouvailles célèbres, le croiseur Sydney, vaisseau Australien submergé par un navire allemand durant la Seconde Guerre mondiale, ou encore l’Esmeralda, vaisseau amiral de la deuxième expédition de Vasco de Gama coulé en 1503.
De belles vitrines qui ont permis à ce chasseur d’épaves professionnel d’asseoir sa notoriété dans un secteur plutôt méconnu.
Des missions privées
Au bord de la Manche justement, à Montfarville (Normandie), la société Ceres est également spécialisée dans les recherches sous-marines et le renflouement d’épaves.
L’entreprise, crée en 1994, est le plus souvent sollicitée par les compagnies d’assurances des appareils perdus. Il peut s'agir «de bateaux, de conteneurs mais aussi d'avions ou d'hélicoptères», raconte Bertrand Sciboz, son directeur, interrogé par BFMTV.
Ce chasseur d’épaves français, qui a été plongeur sous-marin professionnel et scaphandrier avant de se lancer dans la recherche d’engins submergés, a d’ailleurs déjà retrouvé avec ses équipes par moins de cinq avions dans les fonds marins.
Ceres avait également proposé ses services pour la recherche de l’avion d’Emiliano Sala. Mais mission privée signifie financement privé. Selon Bertrand Sciboz, le choix du prestataire se justifiait par une raison budgétaire : «Nous avions proposé une méthodologie avec deux bateaux et un robot sous-marin», explique-t-il à BFMTV. Cela aurait mobilisé un peu moins de quinze personnes, pour un coût de 200 000 euros.
Étais-ce trop cher ? Le montant de cagnotte s’élève pourtant à plus de 370 000 euros. Quoiqu’il en soit, le choix de la famille du footballeur s’est porté vers le médiatique David Mearns.
Comment retrouvent-ils un appareil perdu dans les fonds marins ?
David Mearns et ses équipes ont retrouvé l’avion d'Emiliano Sala à 20 km au nord de l'île de Guernesey. Pour cette mission, un bâtiment hydrographique a été dépêché sur place. Ce navire permet de balayer les fonds marins avec ses différents types de sonars ou son magnétomètre, et peut ainsi «dire s’il y a une perturbation du champ électromagnétique pouvant être générée par un moteur assez gros ou une masse métallique importante», précise Michel Lhour, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines au Parisien.
Une fois l‘épave identifiée, les enquêteurs de l'AAIB (Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens) ont pris le relais. «Ils ont plongé avec leur véhicule télécommandé, un submersible muni de caméras et de lumières et ils ont confirmé que c'était bien l'avion. Ils ont vu le numéro d'immatriculation», a expliqué David Mearns ce lundi matin à la BBC.
Du côté de Ceres, Bertrand Sciboz et son équipe utilisent d'abord un sonar à balayage latéral qui donne «une vue aérienne du fond marin» avec laquelle ils peuvent repérer des objets pouvant appartenir à l'épave recherchée.
«Il s'agit de l'un de nos outils principaux», explique le patron du Ceres à BFMTV. Il précise aussi que si les chercheurs pensent apercevoir un élément intéressant, ils utiliseront, eux aussi, un «véhicule sous-marin téléguidé».
Si l’avion d’Emiliano Sala est désormais localisé, il n’en reste pas moins dans les fonds marins. La famille du footballeur voudrait maintenant «désespérément que l’avion soit récupéré», a précisé David Mearns à la BBC. Une mission que la famille aimerait cette fois voir imputer au gouvernement.
Camille Battinger