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C’est un soulagement pour les familles de victimes, 51 ans après les faits. Le président de la République a annoncé le 10 septembre, sa demande au ministère des Armées de lever le secret-défense sur l’accident du vol Ajaccio-Nice, le 11 septembre 1968 qui a fait 95 victimes dont 13 enfants. Cette décision fait écho à la cérémonie d’hommage au victime le 10 et 11 septembre à Nice et Ajaccio.

Faire taire les accusations d'ingérences

Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron multiplie les actions en faveur des ouvertures d’archives. À la fois symboliques et politiques, ces annonces sont faites à des moments particuliers. Les premières déclarations le chef de l’Etat d’ouverture d’archives portaient sur la place de la France dans des conflits hors de ses frontières.

En novembre 2017, lors de sa visite officielle au Burkina Faso, Emmanuel Macron déclare la déclassification des archives françaises sur la mort de Thomas Sankara, révolutionnaire et ancien président du Burkina Faso de 1983 à 1987. La décision entraîne leur transmission à la justice burkinabaise. Un symbole pour faire taire les accusations d'ingérences de la France dans ses anciennes colonies. En septembre 2018, il reconnaît la responsabilité de l’Etat dans la disparition de Maurice Audin, mathématicien communiste, en 1957, durant la guerre d’Algérie. Le décret de l’ouverture des archives a d’ailleurs été publié, ce 10 septembre 2019. En Afrique toujours, les documents concernant le rôle des militaires français dans le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994 ont été déclassifiés. Un geste fait à l’occasion de la commémoration des 25 ans du génocide en avril 2019.

Répondre avant tout aux familles des victimes

La demande transmise le 10 septembre 2019 à la ministre des Armées concerne pour la première fois un secret-défense sur le territoire de la métropole. Une déclaration inédite pour Emmanuel Macron d’autant plus que les élus locaux de Nice et d’Ajaccio ont sommé l’Etat d’ouvrir ces archives. Christian Estrosi, maire de Nice, Jean-Guy Talamoni, président de l’assemblée de Corse, et Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio ont fait parvenir un courrier au président en 2018 et renouvelé le 9 septembre 2019, pour lui réclamer d’accès à leur demande. Mais c’est à l’association des familles des victimes de l’accident que le chef de l’Etat souhaite répondre comme il l’explique dans sa lettre adressée au président de l’association, Mathieu Paoli. Dans celle-ci, le chef de l’Etat assure qu’il « entend [leur] quête en faveur de la manifestation de la vérité ».

La demande d’Emmanuel Macron sera examinée par la commission de défense nationale qui doit statuer sur la déclassification des documents secret-défense qui auraient un lien avec l’accident. Une fois, cette demande validée, c’est ensuite à la justice française de statuer après cinq décennies d’interrogations.

Pauline Boutin

Les négociations ont trouvé une issue, mardi 10 septembre, à Bruxelles, pour définir la nouvelle Commission et répartir les portefeuilles des 26. Pas de surprises majeures, même si certaines attributions interrogent. La parité est quasiment respectée, avec 14 hommes et 12 femmes.

Emmanuel Macron a demandé, le 10 septembre 2019 à la ministre des Armées, Florence Parly, la levée du secret-défense sur le crash en mer de l’avion Ajaccio-Nice. 51 ans après le drame, l’événement suscite toujours des interrogations.

Le crash de l'avion Air France Ajaccio-Nice a fait 95 morts, le 11 septembre 1968. / CC BY 2.0 Boris Dzhingarov

 

Fukushima est une vaste région de la côte est japonaise./ Photo Cc-by-sa-3.0 Babbage

Le 11 septembre 1968, le vol 1611 d’Air France décolle d’Ajaccio en direction de Nice en milieu de matinée. A son bord, 95 personnes dont 6 membres d’équipage. La météo est bonne mais l’avion n’arrivera jamais à destination. L’appareil est victime d’un incendie à 40 kilomètres de la Côte d’Azur. Malgré un appel d’urgence à la tour de contrôle, l’avion finit sa course dans la mer Méditerranée, causant la mort de l’ensemble des passagers dont 13 enfants. Les débris de l’appareil et les corps des victimes sont retrouvés en mer par les équipes de repêchage. A l’époque cet événement suscite l’émoi national, et particulièrement dans le Sud-Est, mais aussi des interrogations. 

Boîte noire déclarée inutilisable

Au large de la Méditerranée, quelques jours après, certains reporters sont surpris de retrouver des milliers de débris. Les objets observés ne coïncident pas avec la chute brutale d’un avion en mer suite à un incendie. Une enquête est ouverte et se termine par un non-lieu en 1972. Les investigateurs concluent à un incident lié au chauffe-eau des toilettes. Mais les familles des victimes ne croient pas aux conclusions des juges et plusieurs journalistes, notamment de Paris Match, évoquent la thèse d’un tir de missile français. Les militaires faisaient des tests en Méditerranée à cette période. La boîte noire de l’appareil est jugée inutilisable par le BEA (bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile). La justice est de nouveau saisie en 2012 pour soustraction et recel de preuves. Le procureur est néanmoins contraint de fermer l’enquête en 2014 après que celle-ci soit jugée infructueuse. Depuis, l’association de familles des victimes se bat pour la levée du secret-défense afin d’éclaircir les circonstances de l’accident. Fin mars 2018, un juge d’instruction demande la levée officielle de secret-défense, estimant que la thèse du missile n’est « pas à exclure ». 

Pauline Boutin

En novembre 2018, le Premier ministre Edouard Philippe annonçait une hausse des frais d’inscription universitaires pour les étudiants étrangers, à partir de la rentrée 2019. Si les ressortissants des pays membres de l’Union européenne (UE) ne sont pas concernés par cette mesure, les étudiants dits extra-communautaires, ressortissants d’un pays non membre de l’UE, ont vu leurs frais d’inscription multipliés par 16. Les enseignants ont alors craint une décision qui dissuade les étudiants étrangers de venir dans les universités françaises.

L’UNEF, union nationale des étudiants de France, le principal syndicat étudiant, déclarait en février dernier s’opposer à cette mesure qui devait «opérer un tri social et discriminatoire à l’entrée de nos université». Ainsi, quand l’inscription pour une année en licence coûtait 170 € en 2018, le ministère de l’enseignement supérieur a fixé le nouveau tarif à 2770 €. Pour les étudiants en master, les frais sont passés de 243 € à 3770 €. Quant aux doctorants, le ministère a annulé l’augmentation de leurs frais d’inscription suite aux mouvements de protestations qui ont suivi les annonces du gouvernement.

Pourtant, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, a déclaré lors d’une interview sur Europe 1, dimanche 8 septembre, que le nombre d’étudiants étrangers extra-communautaire a augmenté de 2 % cette année, laissant entendre que la hausse des tarifs n’a donc aucune conséquences sur l’attrait des universités françaises pour les étudiants étrangers. Cette hausse s’inscrirait au contraire dans une réforme visant à attirer davantage d’étudiants étrangers, que la ministre défendait ce dimanche. Une affirmation loin d’être vérifiable pour l’heure.

Seules sept universités ont appliqué la réforme

«Il y a une hausse du nombre d’étudiants car seulement sept universités ont effectivement mis en place la réforme», d’après Adrien Liénard, responsable des questions sociales à l’UNEF. Les établissements à pratiquer la hausse des frais d’inscriptions restent donc minoritaires en comparaison des 66 universités qui ont contourné ce problème en exonérant leurs étudiants étrangers hors UE de l’augmentation. L’Université de Strasbourg, par exemple, a pris cette décision le 23 avril dernier. L’établissement accueille près de 10000 étudiants étrangers par an, dont 7000 arrivent de pays situés hors de l’Europe. Chaque année, les universités françaises peuvent exonérer des frais d’inscription jusqu’à 10 % de leurs étudiants non boursiers d’Etat. Pour la rentrée 2019, la plupart ont décidé d’inclure les étudiants étrangers extra-communautaires dans ce quota, pour assouplir la dernière réforme. «Le quota est fixé à 10 % et n’a pas pu être rehaussé. Cette année, il a encore été possible d’exonérer la plupart des étudiants étrangers. Mais avec un nombre d’étudiants en constante augmentation, il va être difficile de maintenir ces exonérations», précise Adrien Liénard. L’UNEF craint donc de voir certaines universités dans l’impossibilité de renouveler cette opération dans les années à venir, et donc de voir chuter le taux d’inscription des étrangers.

Campus France, l’organisme en charge de l’accueil des étudiants étrangers en France, a d’ailleurs constaté, dès cette année, une légère baisse du nombre de candidatures dans les universités françaises des étudiants internationaux. Cependant, ces dossiers présentaient de meilleures notes et de meilleurs diplômes. «Cette année, les candidatures étaient de meilleure qualité. Les établissements ont donc admis légèrement plus d’étudiants internationaux que l’année dernière.»

Un comptage pas définitif

«Les inscriptions pour les étudiants étrangers sont toujours en cours, et elles devraient s’étaler sur plusieurs semaines», indique aussi l’Université de Strasbourg, qui n’est pas encore en mesure de communiquer les chiffres de cette année. L’université ne peut donc pas affirmer suivre la tendance annoncée par la ministre, d’accueillir davantage d’étudiants étrangers en 2019. Cette situation concerne d’ailleurs l’ensemble des universités françaises, ce qui pourrait encore modifier les chiffres annoncés dimanche.

Aurélien Gerbeault

Le ministère de l'enseignement supérieur a annoncé une recrudescence de 2 % des étudiants étrangers hors UE dans les universités françaises, suite à l'application de la réforme de l'université depuis la rentrée. Un chiffre qui n'est pas encore définitif et qui ne peut pas déjà être imputé à la politique du gouvernement.

Seules sept universités françaises ont augmenté les frais d'inscriptions des étudiants étrangers hors UE, les 66 autres ont préféré les exonérer de cette hausse./ Photo CC BY 2.0 H.-Chr. Grubler.

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